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Au cœur de l’Auberge des 21 se trouve une histoire fascinante, une histoire qui rend hommage aux visionnaires qui ont marqué à jamais le destin de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Notre nom, « L’Auberge des 21, » est un témoignage vibrant de l’héritage laissé par la Société des Vingt-et-Un.

À force de bras, Jean-Thomas Bédard, offert par l’Office national du film du Canada

Le 11 juin 1838, un événement historique fut inscrit dans les annales du Québec : l’arrivée de la Société des Vingt-et-Un au Saguenay–Lac-Saint-Jean, une région alors en pleine effervescence économique. Composée initialement de vingt-et-un investisseurs et pionniers venus de La Malbaie, dans Charlevoix, cette société était à l’origine connue sous le nom de la « Société des Pinières du Saguenay. » Leur mission était claire : exploiter les riches ressources de pin blanc de la région et, par la même occasion, initier la colonisation de ces terres encore vierges.

Le contexte de l’époque était propice à une telle entreprise. Les terres fertiles le long du Saint-Laurent étaient surpeuplées, incitant la population à s’aventurer toujours plus loin vers des territoires inexplorés. Sur la scène internationale, le Royaume-Uni cherchait à diversifier ses sources de bois, perturbées par le blocus napoléonien, en se tournant vers ses colonies américaines. Cette poussée commerciale stimula l’industrie forestière tout en encourageant l’exploration et la colonisation de nouvelles frontières.

En 1828, en réponse à la demande croissante de nouvelles terres à coloniser, l’Assemblée législative du Bas-Canada chargea une commission d’évaluer le potentiel colonial du Saguenay. Les conclusions furent sans équivoque : le sol était fertile, le climat favorable et les forêts abondantes. Malgré les pétitions signées à Charlevoix en 1829 et 1835, réunissant respectivement plus de 2000 et 1800 signatures en faveur de l’ouverture du Saguenay à la colonisation, aucune action concrète ne fut entreprise.

L’obstacle majeur à la colonisation du Saguenay était le monopole exercé par la Compagnie de la Baie d’Hudson, détentrice des droits d’exploitation forestière de la région, qui s’opposait à l’installation de colons. Cependant, en 1837, cette entreprise vendit sa licence à un groupe d’habitants de La Malbaie, à condition que ces derniers se limitent à la coupe de bois. La « Société des Pinières du Saguenay, » connue comme la Société des Vingt-et-Un, naquit alors. Cette société était composée initialement de 21 actionnaires, dirigés par Alexis Tremblay dit Picoté et représentés par Thomas Simard.

En 1838, la Société des Vingt-et-Un établit un partenariat avec William Price, un important fournisseur de matériel et acheteur de bois. Une équipe de 27 hommes fut envoyée par la société pour s’installer à L’Anse-Saint-Jean et à La Grande Baie, à partir du 11 juin. Progressivement, de nouveaux colons rejoignirent leurs rangs, érigeant neuf moulins à scie. Tous les actionnaires ne participèrent pas à cette aventure, mais leur soutien financier fut précieux.

De 1838 à 1842, malgré les contraintes imposées par la Compagnie de la Baie d’Hudson, les membres de la Société des Vingt-et-Un et leurs familles défrichèrent des terres et s’y installèrent. En 1842, lors du renouvellement du bail de la Compagnie de la Baie d’Hudson pour l’exploitation du Saguenay, le gouvernement modifia les termes du contrat, mettant fin à la clandestinité des colons. Ainsi, grâce à la Société des Vingt-et-Un, la résistance à la colonisation s’effaça, marquant le début de l’essor de plusieurs villes et villages du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

En 1843, la société fut dissoute, et ses actifs vendus à William Price and Company, mais son héritage perdure. Chez l’Auberge des 21, nous sommes fiers de porter ce nom qui rappelle l’audace, la vision et le dévouement des pionniers qui ont façonné la région. Notre histoire est leur histoire, et nous continuerons à célébrer cet héritage chaque jour.

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